OLIVIER DACO
GÉRARD LERAY
Lignes droites et véhicules qui passent. Cercles plus ou moins complets du sol de la dalle qui semblent répondre au soleil qui grossit.
Diagonales des marcheurs attirées ou guidés par la voix étouffée des appels de la gare.
Et les oiseaux (corbeaux, goëlands) qui suivent leur propre rythme.
Et des moments de vide.
Veilleur sans doute mais surtout témoin du réveil de la ville, de ma ville.
Merci pour cette expérience.
FRANÇOISE LE GUELLEC
Très intéressant.
J’essaie avant tout de me repérer, puis j’observe mais on est dimanche en plus au mois d’août il n’y a pas foule à part quelques voyageurs traînant leur bagage à roulettes qui vont à la gare ou qui en reviennent. La plupart des pas convergent vers les Gaumont.
Frustrée de ne pas avoir la visibilité sur 360°. Merci encore pour l’expérience à l’artiste et à l’équipe qui assure.
MARIE-CHRISTINE CLAUDE
Aventure = puisqu’on vient vivre et voir quelque chose qu’on ne connaît pas. L’entrée en matière, le lever, venir sur le lieu, monter les étages, parler avec mon accompagnateur, se faire guider dans la cabane. J’ai aimé ces moments, ces prémices, ces coulisses avant de ma retrouver dans ma guérite. Le soleil m’a fait le plaisir de flamboyer derrière une tour pendant quelques instants. A l’ouest les fenêtres étincelaient. J’aurais voulu être chez les gens. Puis les effilochures de nuages ont tout aplati, le gris, le plat, pas encore de contrastes. Trois ou quatre escadres d’hirondelles. Le temps n’existe plus. En bas, c’est tout mou. Des bus et des bus, les toits des maisons sont bien pentus.
Des arbres comme ceux des playmobil, on les prend avec 2 doigts, on les déplacent, l’esplanade est une maquette, c’est moche.
Les bruits sont sourds, un vague remous. La voix SNCF, un roucoulement très lointain.
Il me manque des éléments = odeurs, bruits, air. Mais c’était bien.
Merci +++
ANNE-MARIE FORLODOU
Accueillir.
Les ombres et les lumières, les formes, les couleurs, les bruits, le vent.
Ravissement devant cette ville qui s’offre à mon regard.
Le tumulte de la journée a laissé la place à la douceur, à la tiédeur, au compromis.
Et le vent, complice, comme un cadeau nous rappelle que la vie est le lien qui nous unit tous.
Faisons place aux possibles. Dès demain.
Le soleil s’est couché, rosissant l’horizon.
C’est terminé.
ROLAND NIVET
Le caractère minéral de la ville, avec, cependant et heureusement le Jardin du Thabor qui donne à voir un peu de végétal. Au nord, la Place Charles de Gaulle apparaît comme un appel à la liberté et à l’expression citoyenne, au sud, la place occupée par la prion (espace de restriction de la liberté) ers impressionnante.
Tout se met en place ce qui révèle la complexité, mais aussi la fragilité de l’homme. Alors en ce matin du 6 août 2013, on ne peut que penser à Hiroshima (il y a 68 ans) 140 000 morts en un éclair de seconde, 140 000 autres victimes dans les jours qui suivront ?(1) Alors face à la belle architecture de l’Espace des Sciences viennent les paroles d’Albert Camus dans le journal Combat (le 7 mai 1945) « Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques ». Alors que le risque de la bombe est toujours là.
Il y a urgence à agir pour son élimination
(1) Une ville moyenne comme Rennes réduite en poussière par une bombe de 10Ktonnes !
MARIE THOMAS
Le temps passe à la fois vite et lentement. On se sentà tout moment absorbé par quelque chose : une personne qui marche, un enfant qui joue, les lumières qui s’allument ….
On voit la vie et le temps passer sous nos pieds. Au début, on voit la lumière chaude de la fin de journée éclairer la ville puis, progressivement, le jour laisse place à la nuit et ses couleurs froides ….. C’est un très joli tableau en mouvement perpétuel.
J’aime beaucoup le concept de veilleur, cela permet aux veilleurs de se laisser porter par le temps.
FABRICE RONSIN
Temps de flotttttte sur Roazhon = c’est beau comme un mois d’août breton ! La rumeur voudrait que le soleil se soit levé à l’est du Couesnon : 2 Cours des Alliés, seule la rumeru (ou les échos de la rumeur) nous sont parvenus.
Cette expérience de veille restera cependant un beau souvenir : rennais ‘natif de notre ville et y ayant toutes mes racines), il y a déjà trop longtemps que je ne regarde plus vraiment « la Kapitale du crachin « au quotidien ….. elle le mérite pourtant.
Sinon l’armée de Jersey n’a pas débarqué à Saint Malo ce matin entre 06H51 et 07H51, tout risque d’invasion de banquiers au BLosne est pour l’instant écarté et j’y retourne me coucher (j’y attends la Légion d’Honneur pour mes états de service militaire).
LE FLA FLA FLA
Des ombres glissent sur les tulles. Les artistes se préparent et s’habillent. Le public entre, s’installe aux tables, se pose et prend un verre. Sous son regard et sur des rythmiques différentes, chaque personnage prend vie. Dans cet espace, rond comme un chapiteau, vieux et poussiéreux comme une histoire de plusieurs vies, de plusieurs représentations, les artistes et le public s’observent, s’échauffent…
Le Fla Fla Fla est tenu par une famille de cœur, une famille qui s’est choisie. La troupe porte en elle cette tradition orale, de musique, de rire, de satyre, de poésie. Ses artistes n’ont pas d’âge et revêtent des silhouettes intemporelles, désuètes et modernes, réalistes et oniriques.
Hors du temps, dans ce lieu de non droit qu’est traditionnellement le cabaret, un homme peut être une femme et les codes moraux n’ont pas leur place. On peut oser, on peut crier, on peut rater, on peut en rire, on peut tout dire !
JULIEN ROBERT
Mon cœur bat suite au retour sur « terre ». J’avais le quelque commentaires antérieurs pour m’ouvrir les yeux sur le moment que j’allais vivre, quelques minutes auparavant. Il est vrai que le dernier escalier du bâtiment nous attirait vers le ciel, par la porte ouverte… moment de découverte ! Je monte l’escalier en bois… et voici ma veille… !
J’observe des deux côtés de la boîte, prend connaissance de l’environnement. J’ai du mal à saisir la chose… je me déchausse et… ça change tout ! Me voilà attiré par tout ce qui s’anime autour de moi ! Le nez collé à la vitre, j’observe les gens… me demande s’ils me voient. De ma place, je peux tout voir… mais ne vois pas tout… les yeux se posent sur pleins de micro scènes de la vie… Un couple qui se retrouve, des gens qui s’embrouillent… un homme qui semblent veiller lui aussi sur un plot de ciment en bas… J’ai l’impression d’être au cinéma. Je vais au fond de ma boîte, j’observe un petit cadre de la ville de Rennes, puis avance jusqu’à la vitre pour m’en persuader.
Je ne sais pas si les gens me voient, mais ils sont acteurs de mon film… l’instant est méditatif… s’ils savent que je les vois, ils doivent vivre ce moment plus intensément, quand dans la vie, on s’imagine être dans un film, on ne s’ennuie plus… on sait que l’on est observé, on est conscient d’être là. Cela me plaisait de me dire que je faisais peut-être réaliser le moment présent à des personnes.
Je vois le soleil se coucher derrière un immeuble du Colombier… le soleil se couche plus vite à certains endroits de la ville, mais par pour ce couple en terrasse de son appartement… ils profitent ! Les premières voitures allument leurs feux… Il y a autant de gens que tout à l’heure.
Je me re-concentre sur un couple sortis du cinéma je pensais il y a 5 minutes, ils n’ont même pas quitté la place… le temps s’est comme arrêté dans mon bouillonnement de pensées. Des personnes me saluent, et je les vois tout de suite… comme quoi je ne vois pas tout… mais je veille sur eux… 1 heure est une durée parfaite.
Expérience à reproduire dans d’autres endroits. On apprend en regardant les gens. Envie de descendre dans la rue et de vivre !
Merci !
OLIVIER JOURDAN
6H55 le 10 août, je commence par circuler dans Rennes.
Je remonte vers République, le parlement, je déambule… après avoir reconnu les lieux, j’imagine la ville il y a quelques siècles, je la déconstruis. J’envisage une ville transparente, des bâtiments de verre où le regard pénètre et traverse.
Rennes tarde à s’éveiller, quelques taxis circulent, un couple traverse la place Charles De Gaulle en courant et tirant des valises à roulette, vont-ils rater leur train ?
Je me suis interrogé sur la différence entre veiller et surveiller. Il faudra que je regarde… sans doute l’objectif est différent ( ?)
FATIMA ZEDIRA
J’ai eu la chance d’assister à un coucher de soleil splendide ! De couleur arc-en-ciel de lumière et de douceur. De haut, la ville est assez diverse architecturalement ! Pas assez de verdure. Des rennaises et rennais déambulent dans les rues paisiblement. Merci de m’avoir permis de passer un très beau moment par une si belle soirée d’été.
FERNAND EMILE
Cette heure de veille a passé très très vite. Je n’ai jamais vu une ville aussi endormie. Quelques piétons, quelques voitures et 4 vélos.
Seuls les petits hommes verts ont pris leur travail et poussent leur poubelle sur l’esplanade.
J’ai admiré le ciel qui change de couleur toutes les minutes et pourtant le soleil n’a pas réussi à percer les nuages.
J’ai passé cette heure avec mes souvenirs de spectacles organisés sur l’esplanade et a l’intérieur du Liberté et je remercie la merveilleuse équipe des tombées qui m’a permis de vivre ces instants de bonheur.
ELSA PEGLIASCO
Contemplation. Nous avons changé de dimensions, pris de la hauteur, et plané avec les clochers, les avions, les grues. Nous avons tutoyé toutes ces espèces d’oiseaux, et vouvoyé les cabanes de notre enfance.
Nous avons marché sur les toits, et marché à côté de toi. Nous avons provoqué les armées de nuages venues en masse.
Nous avons couvert Rennes et les environs de notre impertinente attention, et avons redécouvert la ville.
Nous avons admiré les allers ou venues des passants.
Passants, admirez-vous !
C’est extra de pouvoir accéder aux toits et aux les perspectives particulières qu’ils offrent, de voir les choses autrement.
J’espère que cette expérience de veilleur s’est développée ou se développera ailleurs qu’à Rennes et que d’autres privilégiés auront l’occasion de tenter l’expérience.
Merci !
RÉGIS PRUNIER
Veilleur… Veilleur n°633… Je veille sur votre réveil, rennaises et rennais !
Quel plaisir d’avoir pu observer Rennes s’éveillant…
Rapidement, je suis rentré dans un état hypnotique : éveillé, attentif, mais aspiré dans la spirale contemplative de cet état de grâce. Je me suis pris au jeu de rôle : devenir un super héro, posté sur sa guérite à prendre soin des passants.
Au début, j’ai pu assisté au balai de ceux qui, comme moi, assure que tout soit serein à votre réveil : éboueur, livreurs de marchandises…
Quelques mouettes et pigeons m’ont assisté, leurs ailes me donnaient le super pouvoir de plonger sur les profondeurs des paysages lointains.
Progressivement, plus de passants, moins d’intimité, au rythme que le soleil montait dans le ciel.
Une, deux, puis trois voitures de police me laissent penser que ma mission touche à sa fin.
Rennes est et restera bien gardée !!!
Etant bénévole au Samu Social, j’ai déjà eu ce sentiment de veiller sur mes semblables, mais la nuit… quant tout est sombre. Là, c’était différent… Sur mon belvédère, j’observais sans que les passants sachent qu’ils n’étaient pas seuls… Je les accompagnais sur leurs pas…
Super héro n°633
YANN PESTEL
Veiller m’a procuré des sensations autant agréables que désagréables. Jouer au Monopoly avec sa ville (identifier le Bd de la Liberté, le toit du Parlement, etc), regarder les toits changer de couleur font partie des côtés plaisants.
Mais j’ai ressenti également un sentiment d’impuissance, de ne rien pouvoir contrôler. Regarder Rennes se mouvoir sous ses pieds mais ne pas pouvoir y participer, être acteur et en même temps absent, sont des sensations déroutantes.
Rennes étant calme au mois d’août, j’avais d’autant plus envie de descendre au niveau du sol pour faire parti de la vie qui se déroulait sous mes pieds.
EMMANUEL MORIO
De retour sur Rennes après 8 ans, je regarde la ville se réveiller.
Première nuit dans 1 nouvel appartement, 1er réveil au-dessus des toits.
Animaux, humains, tout s’éveille à cette heure.
Balais de la balayeuse, bus, car, train, trottinette, taxi, vélo… tout bouge sur roue.
A pied aussi.
A cette hauteur et à cette heure seulement quelques animaux, les oiseaux. Mouette, pie, goéland, pigeon, corbeau.
Ca y est la journée commence. Bonjour les rennais !
1 beau soleil d’Août accompagne ce moment, 1 nouvelle journée de soleil.
Les travailleurs sont là, je les vois un à un comme des fourmis commencer leur tâche.
Etancheurs, personne travaillant dans les bureaux.
Nettoyeurs, tous sont là car ils vont travailler.
Rennes s’éveille.
MARYLÈNE NICOLAS
Je suis venue veiller dans l’attente d’un moment de détente, d’un moment pour moi.
En fait, cette suspension au-dessus de ma ville m’a permis de redécouvrir ses différents édifices d’un point de vue tout à fait nouveau.
Petit à petit j’ai pu nommer les bâtiments les plus connus et j’ai été surprise de la hauteur de certains d’entre eux.
Et puis j’ai observé les passants qui contrastaient sur cette grande esplanade. Leurs trajectoires rectilignes traversaient en diagonale les ronds tracés au sol.
Il est très facile d’imaginer qui ils sont d’après leur allure, la direction qu’ils prennent. Tous en mouvement, très peu sont statiques.
Enfin, la lumière qui a été changeante avec un ciel nuancé. J’ai été éblouie par le reflet du soleil dans les fenêtres puis apaisée par le déclin de jour.
Après plus de 40 ans de vie rennaise, cette ville me renvoie différents souvenirs, émotionnels comme culturels.
Dernier clin d’œil : j’ai pu suivre le vol des oiseaux d’en haut, et ça c’est extra !
Merci aux quelques passants qui m’ont fait « coucou ».
JULIE GAUTIER
Voir la ville d’un autre angle, voir la ville d’un autre œil…
7h, le soleil que l’on devine à l’horizon rouge, ne tarde pas à se montrer pour m’accompagner dans cette veille. J’y observe une ville calme en cette veille de férié mais… doucement et surement le ballet se met en place : des machines, des bus, des voitures, des personnes, des roulettes (vélo, trottinettes, fauteuils, poussettes…), des oiseaux, des nuages… Aux sons de la ville.
Comme un instant de flottement suspendu dans le temps et il est déjà l’heure de sortir de cet abris pour rejoindre la ville en bas…
LA BABEL SONORE
Offrez vous un tour du monde !
Une soixantaine de casques suspendus sont à disposition du public. Devant eux une ingénieur du son, une carte du monde avec des points clignotants et un comptoir avec un ordinateur. Via son micro HF, Maria Beloso Hall raconte au creux de l’oreille des spectateurs comment elle a, au fil des ans, posé des micros dans toutes sortes de lieux du monde: taxi new-yorkais, rân iranien, sauna suédois … Le pari est simple : écouter en direct la planète, grâce à Internet ! Vous voilà embarqué pour un voyage sonore d’une vingtaine de minutes parmi des sons et voix du monde, guidé par les récits de la globe-trotteuse… Vous n’allez pas en croire vos yeux!