…Un dimanche pluvieux et gris pour veiller ce soir. Une atmosphère particulière. Le ciel est lourd, les nuages sont bas, le soleil ne se montre pas. 1h pour veiller sur Rennes, c’est parti. Seule, isolée, loin de tout, livrée à moi-même. Et pourtant, à la fois, au contact de la ville qui s’agite, qui vit sous mes yeux ; au milieu de toute cette vie. Impression particulière d’être tout autant tellement libre, libérée de tout pendant cet instant, mais à la fois prisonnière de moi-même. Libre, grande, tout en haut, avec un sentiment d’immensité… Tout voir, veiller de si haut, avoir le vertige. Mais en même temps se sentir minuscule et insignifiante face au reste de la ville. Comme des petites fourmis, vous grouillez tout en bas. Petits mouvements cadencés qui rythment ce dimanche soir. Acclimatée à cette hauteur, habituée à cette sensation de vertige, j’ai envie de pousser les vitres et d’aller plus loin, de poursuivre le voyage. Envie que l’abri s’élève, comme l’ascenseur de verre de Charlie et la Chocolaterie, et de survoler Rennes. Pendant que je divague, les nuages dansent avec le vent et forment des volutes dont les nuances de gris se mêlent aux nuances de bleu du ciel. Intemporel, un moment posée au-dessus de la ville. Un voyage le temps d’une veille, qui transporte les yeux, le corps, l’esprit, les songes…
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